Selon le New York Times, Google négocierait actuellement avec Verizon, et un accord pourrait être conclu la semaine prochaine. D'un côté de la table, un des principaux émetteurs de contenus mondiaux. En face, le propriétaire d'une bonne partie des « tuyaux » qui diffusent ces contenus aux Etats-Unis, sur Internet ou le mobile. Des partenaires bien obligés de s'entendre.
Pas de discrimination entre les sites
Jusqu'ici, ce partenariat repose sur la « neutralité du Net ». Comme l'avait expliqué Rue89, c'est la garantie que les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) et les opérateurs télécoms ne favorisent pas un émetteur plutôt qu'un autre, ou un type de contenus plutôt qu'un autre.
Seulement, affirment leurs propriétaires, les « tuyaux » sont engorgés par des contenus de plus en plus lourds, comme la vidéo ou la VoIP (le téléphone en ligne). La « neutralité du Net » se traduirait donc par un ralentissement général du flux, et les investissements nécessaires pour y remédier seraient trop lourds. Les solutions proposées par les FAI :
* Un service de base pour tous ;
* Des services avec un débit plus rapide, financés par les émetteurs de contenus ou directement par les internautes (avec une facturation prenant en compte les contenus consommés ou avec des abonnements spécifiques)
Google serait prêt à accepter ces propositions assure le New York Times, un accord pourrait être conclu avec Verizon la semaine prochaine. Comme tous les émetteurs de contenus, Google paie déjà pour utiliser les « tuyaux ». Mais il verserait un supplément pour que certains de ses services, notamment YouTube, bénéficient d'un débit plus rapide que la concurrence.
Google dément avoir changé de camp
Etrange : Google est aujourd'hui un des principaux défenseurs de la « neutralité du web ». Aux Etats-Unis, justement pour échapper aux pressions des FAI, il veut créer son propre réseau de fibre optique. En France, c'est dans les locaux parisiens de Google qu'a été organisée une conférence en soutien à la « neutralité du Net ».
Ce jeudi après-midi, une porte-parole a démenti que Google avait changé de camp. Selon elle, le groupe est « aussi engagé qu'il l'a jamais été » en faveur d'un « internet ouvert », et n'a « pas eu de conversation avec Verizon sur une rémunération pour le transit du trafic Google ». Verizon avait pourtant expliqué au New York Times que les deux partenaires discutent « depuis dix mois pour parvenir à un accord sur la bande passante ».
En France comme aux Etats-Unis, les pouvoirs publics s'intéressent de près au débat, mais n'ont pas encore choisi leur camp. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a organisé une consultation publique au printemps. Elle vient également de boucler un rapport destiné aux parlementaires (on ignore encore s'il sera rendu public). Le ministère de la Culture consulte aussi les experts.
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